Thérèse Fournier

12 juil. 20171 Min

Les vacances de l’Ecrivain

Décemment… un écrivain peut partir en vacances, mettre les clés sous la porte, filer à l’anglaise ? Peut-il – décemment ou indécemment – décider que, voilà, il arrête, pose stylo , plume ou plumot, produit à vaisselle, lave-vitre et tout ce qui lui permet de forger ses textes – clé de 12, scie à métaux, visseuse, sans oublier la scie manuelle, la scie sauteuse, la sauteuse – pourquoi pas -, ah ! j’oubliais, garer la pelleteuse… Mais quoi ! Là ! On parle de qui ? L’écrivain n’est-il pas cet être délétère qui se gratte le fond du crâne à la recherche d’une improbable pellicule ! Pellicule-pellicule ! Vous avez dit « pellicule » ! Mais vous n’y pensez pas, l’écrivain, c’est tout le crâne, et la peau avec, qu’il a infectés, rageur et ragé, enrageur et empêcheur de tourner en rond !

Alors oui ! Cher écrivain, cher ouvrier des mots, cher plongeur des cloaques universelles, cher goûteur des égouts communautaires, cher renifleur patenté des phrases à frire, et des poêles à crier… t’en as déjà fait pas mal cette année ! T’as sorti un roman, t’as fait sa promo, tu t’es tortillé et tortilla en disant des choses, Tellement intelligentes, Tellement ouf de ouf que la planète s’en est définitivement renversée… de rire… Un conseil cher écrivain, prends les, tes vacances, t’as été à Barcelone, t’iras à Beyrouth, en attendant va tranquillement acheter ta baguette chez la mère michue, en regardant le monde qui t’entoure, sans te sentir fichu, et si on t’attaque, au coin d’une rue, et si on te dit bouge-pas-là-en-joue, tu peux répondre : « Moi pas comprendre ! » !

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