Quelque chose d’inhabituel se déroule côté oriental de la Méditerranée.
Un souffle ! Et la cloison ténue de la paix internationale vole en éclat.
Chacun fait dos rond et garde sa position. Turques, russes, iraniens, américains, européens, syriens, libanais, israéliens, saoudiens…
Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 avril 2018, à 04h00 du matin, le ciel de Damas s’est illuminé des feux croisés de défense antiaérienne et de missiles tirés par la coalition américano-franco-britannique.
Du tir chirurgical, dit-on, pour punir Bachar Al Assad d’avoir utilisé pour la ixième fois l’arme chimique, cette fois sur Douma, alors que depuis 2013 il devait détruire tout son stock sous le contrôle de l’OIAC (l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques).
Retenons notre souffle et espérons que cet épisode ne préfigure pas une des ultimes mises en place d’un conflit international que certains voient déjà comme inévitable.
J’étais au salon du livre francophone de Beyrouth, il y a à peine six mois, en novembre 2017, et j’ai pu mesurer à quel point, de ce côté-là de la Méditerranée, tout peut changer en une nuit, lorsque Paule Hokayem, cette élégante dame de la librairie Le Point où je dédicaçais la « Trilogie arabe », évoqua pour moi ce matin du 13 juillet 2006, où elle vit le ciel de Beyrouth, se cribler de chasseurs israéliens, l’aéroport, vers lequel elle se dirigeait pour aller chercher son fils, sauter dans les airs ainsi que divers ponts, dont celui qu’elle venait de traverser, et éclater sur son visage la vitre de sa voiture.
Côté occidental de la Méditerranée, ce samedi 14 avril 2018, chez Jaimes, à la librairie française de Barcelone, l’intérêt pour cet univers que raconte la « Trilogie arabe », était soutenu. D’aucuns ont souhaité que ce que raconte « 2028 » ne se réalise pas…
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