Thérèse Fournier

30 juin 20192 Min

Lanouaille centre du monde

Mis à jour : 24 oct. 2019

Venant de Paris et arrivant à Limoges, ce vendredi 28 juin, c’est comme si j’étais rentrée dans un four. Nathalie la charmante taxiste nous attend, Oscar Coop-Phane, auteur chez Grasset de « Le procès du cochon » et moi.

Nous traversons 60 kilomètres de campagne de Haute-Vienne vallonée et brûlante parsemée de châtaigniers centenaires sous lesquels sont affalés moutons et vaches limousine, direction la Dordogne. « Beaucoup de pommes et de châtaignes » commente Nathalie. « Des madeleines Bijou et des noix ».

Nous arrivons à Lanouaille – Le thermomètre s’entête à 40 degrés -,bourg de 1000 habitants, enfant chéri du député de Dordogne Jean Pierre Cubertafon où a lieu chaque année depuis maintenant 7 ans, le salon du livre Périgord-Limousin.

En ouverture dans la cour ombragée de platanes de la mairie, face à un parterre d’opéra, Hubert Védrine, Raphael Lioger, Denis Tillinac et André Bercoff débattent de l’exception française sous la houlette d’Axel Monnier de TF1 et LCI. La soirée finira chez le député Jean Pierre Cubertafon au Moulin de Lanouaille.

Le lendemain, Patrick Poivre d’Arvor s’est joint à nous au petit déjeuner du domaine d’Essendiéras, ancienne demeure XVIème de l’académicien André Maurois. Président d’honneur du salon il présente son dernier roman « La vengeance du loup » chez Grasset et défend les vertus de la lecture face au tout à l’électronique.

Dans l’étuve ambiante, un café Littéraire rentrera au coeur de la création littéraire avec Oscar Coop Phane, Corinne Javelaud, Jean Pierre Meynard et moi-même.

60 auteurs dont une 50taine, « auteurs régionaux » – qui vivent sur place et creusent l’histoire locale dans romans historiques et essais – sont réunis en rangs serrés sous la tente brûlante.

De dédicace en dédicace, l’encre ne sèche pas à Lanouaille alors que le maire Jean-Christophe Boulanger remet le prix de la pomme d’or.

Sous la cour ombragée de platanes, un repas nous régale de cuisses de canard et de haricots à la couenne – histoire de ne pas oublier où l’on est.

La journée s’achève, brûlante et passionnante. L’homme aux lunettes cerclées de bleu, Jean Pierre Cubertafon, et sa très efficace attachée, Diana Delahaye, ont été partout présent, pour saluer la « ruralité littéraire, qui est tout sauf terre-à-terre », comme le dit l’ancien et célèbre journaliste de Sud-Ouest Alain Bernard.

Salvador Dali avait déclaré la gare de Perpignan le centre du monde, et fort possiblement, Lanouaille devint ce jour-là, le centre d’un monde gourmand, exigeant et unique.

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