top of page
Rechercher
  • theresefournier

1. Je suis Neandertal.


Longtemps il a joui d’une mauvaise réputation. Dans notre univers de classification « du plus… » au « moins… », du « mieux… au pire », il était tout en bas de l’échelle, plus petit, plus trapus, plus maladroit, pas artiste – en tout cas incapable de produire Lascaux –, tout au plus se faisait-il enterrer avec quelques objets personnels.

Sa longévité était, cependant, acquise. 400 000 ans à vivre sur terre avant de disparaître totalement, moins de 29 000 ans avant JC, coiffé au poteau par Sapiens.

Ah Sapiens, cet homme moderne ! Il a toutes les qualités puisque c’est « nous », élégant, créatif, intelligent, centré… en plus, dans notre univers de classification du « plus… » au « moins », il est à l’origine d’une société plus civilisée, plus policée… « Meilleure ! ».

A la lumière de la pandémie, ne devrait-on pas réviser nos convictions ?

Si le monde est meilleur - l’homme moderne a-t-il la capacité de se défendre contre les fléaux ?

Les os néandertaliens de la grotte Sima de los huesos, à Atapuerca, dans le Nord de l’Espagne, ont parlé : atteints d’ostéomalacie, d’hyperparcithyroïdie et d’ostéodystrophie rénale, ils révèlent que Neandertal hiberne - à ne pas confondre avec « hivernation » – le corps s’abrite pour se protéger des intempéries -, le corps somnole mais le cerveau reste très réactif.

L’hibernation, elle, est plus radicale. Les marmottes, les ours, les crapauds et les chauves-souris hibernent. La température du corps descend jusqu’à O°, le rythme cardiaque et le flux sanguin associé baissent de 350 battements par minute, à 3. La respiration se fait rare, entrecoupée de longues périodes d’apnée – seule la zone du cerveau qui commande les actions vitales reste active.

Mais nous ne sommes pas Neandertal, mais Sapiens ! me direz-vous.

Détrompez-vous ! Des recherches récentes établissent que Neandertal et Sapiens ont un génome identique à 99,7%.

Impossible, donc, de mépriser Neandertal, puisque Neandertal, c’est nous. Un « nous » sans doute plus adapté aux violences du climat et des fléaux.

Les bases génétiques de l’hibernation sommeillent toujours en nous et parions que le coût d’une bonne hibernation de masse aurait été moindre que le système d’arrosage par milliards de la plante humaine.

Imaginons l’Europe organisée en grands dortoirs hibernatifs dès février 2020 - ¼ de la population mondiale mobilisée pour faire tourner la machine. Au réveil collectif de septembre 2020, commence la campagne de vaccination. Chaque individu ayant perdu 30% de son poids. La consommation reprend en flèche.

Utopie ou Dystopie, l’homo neandertalensis pourrait bien être un homo sapiens neandertalensis, d’autant que, doué du gêne FOXP2 – le gêne du langage -, je viens de démontrer que j’en suis un !

Retrouvez l’auteur sur son site : http://www.theresefournier.fr

24 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Mon coeur bat pour le Liban

24… 25… on n’est pas arrivés à 26 ! Le 26ème salon du livre francophone de Beyrouth, - du 9 au 17 novembre 2019 -, avait été annulé pour...

Comments


bottom of page