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Journal du coronavirus 21.

  • theresefournier
  • 10 avr. 2020
  • 3 min de lecture

Vendredi 10 avril. Au zoo de New-York vivent deux tigresses de l’Amour (le fleuve !), nommées Nadia et Azul. Avec trois lions d’Afrique ils présentent des symptômes alarmants - fièvre et toux sèche. Examens faits, il s’avère que les félins sont atteints du Covid 19 – une forme légère du virus. Ils l’avaient contracté au contact d’un soigneur asymptomatique du zoo.


C’est un des très rares cas de contamination de l’homme à l’animal. Fin mars en Belgique, c’est un chat qui a été contaminé par son maître, et à Hong-Kong, deux chiens. Si les humains semblent pouvoir transmettre le coronavirus  à leur animal  de compagnie, à l’inverse, nous n’avons aucune preuve que les animaux de compagnie jouent un rôle dans la transmission vers les humains.


Il y a deux mois, la Chine déclarait 44670 cas et déplorait 1115 morts, dont 1068 dans la province du Hubei ( dont la capitale est Wuhan, d’où est « sorti » le virus). En Europe et aux  Etats-Unis, le comptage des cas se faisait à un ou deux chiffres – 13 aux Etats-Unis, 16 en Allemagne, 11 en France, 3 en Italie, 2 en Espagne. Des continents entiers étaient épargnés : l’Amérique du Sud et l’Afrique.


Aujourd’hui, deux mois plus tard, alors qu’Etats Unis et Europe sont littéralement envahis par le virus, dépassant la Chine qui semble plafonner à 82 000 cas et restait il y a quinze jour encore, en tête de la liste des pays les plus infectés - elle est aujourd’hui distanciée par les Etats Unis (451 491), l’Espagne (152 446), l’Italie (143 626), l’Allemagne (115 523) et la France (86 334) -, les continents « épargnés » font face au raz-de-marée du virus alors que les pays les plus infectés notent un ralentissement de l’épidémie – le nombre de patients guéris qui sortent des hôpitaux est supérieur au nombre de patients en réanimation. On peut dire que l’Europe commence à juguler la pandémie.


A quel prix ? Au prix de nations riches : le confinement de toute la population depuis un mois, au coût de 2 à 3% du PIB par mois. La mise « au point mort » du réacteur de l’économie – 6,9 millions de salariés au chômage partiel, 628 000 entreprises concernées en France. La redistribution par avions, hélicoptères, navires militaires, tgv médicalisés des malades surnuméraires (plus de 500 jusqu’à maintenant).


Un respirateur coûte de 4 500 à 32 000 euros. Une journée de réanimation coûte 3189 euros. L’Europe a voté un plan de sauvetage de 500 milliards d’euros, disponibles immédiatement, plus un fond de relance à venir.


Cependant mon amie capverdienne Magda me dit qu’au Cap Vert : « todo o mundo esta com o coraçao na boca », tout le monde a le « cœur coincé dans la bouche », « todos aterrorisados com essa situaçao », « tous terrorisés par cette situation », car « nao temos condiçoes pa lidar com uma coisa desta », « nous n’avons pas les moyens de lutter contre une chose comme ça… »


Eh oui… le géant qui avançait de manière indiscriminée sur toute la planète, de son pas lourd  (journal du coronavirus 1), a trouvé sur sa route des nations riches, à même de lutter contre lui - il s’attaque maintenant aux plus démunies des nations, celle où l’on sort le matin pour gagner l’argent de la catchoupa du soir, et où malgré le confinement et l’état d’urgence, les baraques de tôle communiquent de cloisons ouvertes en cloisons ouvertes… des circonstances idéales pour le virus.


Alors que le grand timonier Christine Lagarde contrôle la mise au point mort du moteur de  l’économie et a déjà posé sa main sur la manette de remise en marche, à Tegucigalpa, au Honduras, où le taux de létalité du virus est de 6,75, on cherche des terrains pour creuser des fosses communes et à Guayaquil en Equateur (17 millions d’habitants), où se concentrent les 2/3 des cas et des morts,  l’association des fabricants de carton a offert 1000 cercueils en carton.


Pendant ce temps, le New-York Times affiche en « une » son émouvante rubrique « Those We’ve Lost to the Coronavirus », une galerie de portraits de ceux qui nous ont quitté, avec une coupe franche dans le monde des musiciens de jazz, Ellis Marsalis, pianiste et chef du clan Marsalis, Wallace Roney, trompettiste, Mike Longo pianiste, Joe Diffie chanteur de folk, John Pizzarelli, guitariste, Manu Dibango, saxo…  

Un conseil : si les larmes vous viennent, avec l’envie de pleurer, écoutez « Swinging at the Haven » d’Ellis Marsalis…


Retrouvez « Journal du coronavirus, 1 à 20 » sur facebook.


les illustrations sont de Juanjo Surace


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