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Journal du coronavirus 6.

Journal du coronavirus 6.

C’est avec une certaine nostalgie que je regardais ce matin sur ma table travail le Bristol de ma saison de concerts annuels. Une série de cinq concerts de musique de chambre organisés par le rejeton d’une dynastie de violoncellistes, Bassal. Qu’il serait bon de pouvoir s’asseoir dans le fauteuil de velours grenat et d’assister à un concert, sans micro, sans commentaire introductif, l’oreille seule connectée au son, et les yeux aux formations. Je regarde le « menu ». Le 12 mars, Boccherini, Vivaldi, Kummer, le 26 mars Piazzolla , Klezmer, le 16 avril, Beethoven, le 30 avril Hummel, Czerni et enfin le 14 mai Vivaldi et Bach. Auront-nous la chance d’assister à un seul de ces concerts ? Le 12 mars, annulé. Le 26 mars, certainement aussi. Le 16 avril ? Le 16 avril c’est le jeudi après la fête de Pâques. Un mois après le début du confinement en France. Où en seront nous à ce moment-là ?

L’Italie comptabilise 36 000 cas confirmés et situe le pic de contamination les 23 et 24 mars. En Italie le confinement arrive à échéance le 3 avril et devrait être prolongé. Sans doute en ira-t-il de même en France où les vacances scolaires de Pâques, qui se déroulent en trois vagues à partir du 4 avril, jusqu’au 3 mai, seront sans doute la prolongation du confinement.

Les chiffres sont comme un torrent gonflé par la pluie. Aujourd’hui jeudi 19 mars. 9130 cas diagnostiqués par test PCR, soit 1400 plus qu’hier mercredi 18 mars. 3620 hospitalisés, soit 1041 de plus que la veille, 931 en réanimation soit 232 de plus que la veille.

Pour nous rassurer, il est des progressions bien plus spectaculaires. Sur facebook une vidéo de 18 minutes a été visionné 3 millions de fois et partagée 100 000 fois. On parle d’une vidéo « virale ». Sur cette vidéo au titre énigmatique, « EP169482981 », un homme face caméra, aux joues marquées de petites pattes triangulaires, francophone, et qui se filme dans sa cuisine qu’on aperçoit aux encoignures, nous donne le plan d’un thriller haletant. Il brandit une liasse de papier. Et nous lit le dépôt de brevet du Corona-Sars par l’institut Pasteur datant de 2003. Selon lui, le Covid 19 serait une création de l’institut Pasteur et il se serait échappé dans les ailes d’une chauve-souris de laboratoire.

Tentant ! La ville de Wuhan, la septième plus peuplée de Chine avec ses 11 millions d’habitants, région sidérurgique, est la ville de Chine recevant le plus d’investissements français. On y trouve la principale implantation industrielle de PSA Peugeot Citroën et Nissan avec le groupe local Dongfeng. On y produit, depuis 2000, l’ensemble des pièces détachées de Citroën. SEB y a une unité de production.

Mais à Wuhan, également, on trouve un Institut de Virologie qui dispose d’un laboratoire P4, effectuant des recherches de haut niveau. Il a été construit en partenariat avec la France. En 2017 il a été inauguré en présence de ? De ?…. Yves Lévy, immunologue directeur à l’époque de l’Inserm. Et qui est Yves Lévy ? Je vous le donne en mille ! C’est le mari d’Agnès Buzin, ex-ministre de la santé ayant démissionné pour se présenter comme maire de la capitale ! Encore un saut et notre créateur d’alerte nous dit que le brevet EP16482981 démontre que le virus qui nous a envahi est une création de l’institut Pasteur.

Démenti de l’institut Pasteur qui fournit quelques informations précises. Le coronavirus est un virus présent naturellement chez certains animaux, chez certaines chauves-souris et également chez le Pangolin. Le virus s’appelle SARS-COV-2. C’est lui qui cause la maladie appelée COVID-19. Le SARS-COV- 2 est un des très nombreux coronavirus existant. On devrait parler de « nouveau » coronavirus. En 2002, un premier coronavirus, nommé SARS-COV-1 a sévi en Chine, responsable d’un Syndrome Respiratoire Aigu Sévère. Des recherches s’ensuivent, dont profite le SARS-COV-2 actuel, et un candidat-vaccin fait l’objet d’une déclaration d’intention sous le numéro « EP169482981 »…

La recette du conspirationnisme est simple : elle consiste à relier des faits objectifs en les « meulant » aux encoignures…

Trève de plaisanterie, et pensons plutôt à Sabrina Aurora qui a envie de pleurer car elle part de nuit en urgence à domicile et elle n’a plus qu’un masque et pas de surblouse, à Jean Pierre Mazzucotelli, chef de service et chirurgie des hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), qui craint que très rapidement, les hôpitaux dépassés pratiquent une médecine de guerre, c’est-à-dire à une médecine où l’on est obligé de choisir qui on sauve, et qui on laisse mourir.

Jean Rottner, médecin et président de la région « grand Est » nous parle, lui, d’une situation sanitaire catastrophique, «… de jeunes qu’il faut intuber de toute urgence, de personnes âgées balayées en quelques heures, des équipes médicales qui arrivent à saturation complète, des gens qui pleurent… »

Hier, mercredi 18 mars, à 20heures, un parisien filmait du haut de sa tour, à perte de vue, un Paris illuminé et parfaitement silencieux duquel montait, en crescendo, des applaudissements et des « bravos » pour remercier et saluer le courage de ceux qui sont au front.



Les illustrations sont de Juanjo Surace


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