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Journal du coronavirus 9.

Journal du coronavirus 9.

Mardi 24 mars 2020. Alors que les chiffres de nouvelles infections testées au PCR augmentent à toute allure en occident, respectant le « « ranking », Italie (63927), Usa (41511), Espagne (33089), Allemagne (28865) Iran ( Orient, 23049), France (19856), - soit pour la France 4000 nouveaux cas en 24 heures -, alors que la Chine en l’absence de nouveaux cas a décidé de lever les mesures de confinement le 25 mars dans la province du Hubei, le 8 avril pour Wuhan, on s’interroge en France sur l’innocuité du traitement à la chloroquine, un antipaludéen.

Alors que sur le front, médecins, aides-soignants, infirmières, brancardiers se battent pour traiter et sauver des vies, souvent en manque de protections les plus élémentaires – avoir un masque FFP2 ou 3 est un luxe dans le milieu médical en France -, alors que de plus en plus de français, avec des symptômes légers, souhaiteraient être testés, mais ne sont pas, faute de tests, le Pays, comme un immense organisme, s’adapte à la situation de crise pour que les services essentiels soient assurés.

Les fonctionnaires, qui avaient déjà commencé à s’organiser avec les grèves de l’automne, en s’équipant de téléphones portables professionnels, et en créant la possibilité du télétravail, continuent à gérer les situations de détresse financière et sociales.

A, Directrice de l’Espace Parisien pour l’Insertion pour les 8ème, 17ème et 18ème arrondissements, dirige une équipe de 45 agents. Repliée chez elle avec mari et enfants, elle continue ses 8 heures de travail quotidien. Le dossier qui l’occupe est celui RSA ( le revenu de solidarité active). « En effet, explique-t-elle, en temps normal, il faut justifier tous les 3 mois de son droit au RSA. Dernièrement plus de 13 000 personnes avaient été privées de leur RSA faute de justificatifs. Avec la crise, on a décidé de les rétablir. Mais on ne peut le faire que manuellement. Beaucoup de gens sont en effet inquiets : sortir faire des courses, certes, mais avec quoi ils vont payer ? »

« Même situation avec les maltraitances conjugales, qui continuent, coronavirus ou non, et peuvent même s’aggraver, en raison de la promiscuité. Il a fallu créer un nouveau numéro, diffuser ce numéro. Libérer des chambres d’hôtel pour que ces femmes puissent se réfugier. »

Le coronavirus avance, et le pays continue à tourner. Ainsi pour la gestion de l’eau. Essentiel que l’eau coule lorsqu’on ouvre un robinet, essentiel que le lave-vaisselle tourne, essentiel de prendre une douche. Ainsi le SIAAP, qui gère le système d’assainissement des eaux sur tout le territoire, a mis en place son PCA, son « plan de continuité d’activité » qui prévoit que 40% des effectifs soient opératifs, dont 20% sur le terrain, 20% en télétravail, et 30% d’équipes mobilisables. En île de France, il s’agit de gérer 530 stations d’épuration avec des interventions indispensables, nos chers égoutiers ( 1500 en tout, dont 265 en action quotidienne), qu’on croise dans la rue avec leurs cuissardes de caoutchouc, entretiennent et nettoient les canalisations d’assainissement et les ouvrages qui s’y rapportent – profession pour laquelle on demande « de la sérénité dans l’obscurité, pas de phobie des insectes ou des rats, une tolérance aux odeurs nauséabondes » -, les hydrocureurs, veillent à la non obstruction des canalisations et des ouvrages et la bonne évacuation des boues -,les électromécaniciens – il faut que les pompent tournent !-, les composteurs, tout un peuple de travailleurs est actif, pour surveiller les plus de 500 kilomètres de canalisations, de 2,5 à 6 mètres de diamètres, qui acheminent nos effluents, vers les usines de retraitement.

Grâce à eux, crise ou pas crise, on a de l’eau, et dans ce Paris qui se donne rendez-vous sur ses balcons pour des rencontres lyriques, ou plus prosaïquement un concert de casseroles, n’oublions pas d’ovationner ces travailleurs de l’ombre, qui ont une certaine tolérance à nos odeurs nauséabondes, et grâce auxquels on se dit, l’eau, c’est naturel !


Les illustrations sont de Juanjo SURACE.

Vous pouvez retrouver les chroniques sur facebook.

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