Pourrait-on imaginer une année sans salon du livre ? Une année sans ces rencontres simples entre écrivain et public ? D’Asli Erdogan, écrivaine turque dissidente, disant que l’acte d’écrire c’est « se remplir soi-même du monde », à Kamel Daoud, « une palpation, une possession du monde », en passant par Georges Nivat, un des traducteurs de Soljenitsyne, une traduction est comme un « regard sur une sculpture » – « il en faudrait de huit à neuf pour bien voir l’œuvre » – et Christine Zeytounian-Beloüs, traductrice du poète russe Koublanovski – » le texte doit filtrer par le coeur et par l’esprit », nous naviguons heureusement dans les contrées de l’écriture et de la création. Mais la plus passionnante et émouvante fut sans doute cette femme tout de gris vêtue, aux cheveux courts et aux mains fines, Ludmila Oulitskaïa, généticienne congédiée par la direction, sous l’ère soviétique, pour avoir prêtée sa machine à écrire à des pamphlets et qui se met donc à écrire. » La vie s’éclaircit quand on s’efforce de la mettre en mots ». Pas pressée, elle écrit un roman en cinq ans, reconnaît que l’écriture de ses romans la transforme.
On apprend que l’écrivain et journaliste turc Ahmet Altan croupit en prison, condamné à « perpétuité aggravée » pour avoir » véhiculé des messages subliminaux » à la télévision.
Pendant ce temps, au Royaume de Sharjah, ville invitée du salon, on mange des dates et on boit du thé…
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